[fontawesome icon= »fa-clock-o » circle= »no » size= »25x » iconcolor= » » circlecolor= » » circlebordercolor= » » rotate= » » spin= »no » animation_type= »0″ animation_direction= »down » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » alignment= »left » class= » » id= » »]Vendredi 19 mai, 9h50-11h10

C. Bastin (ULg) : Mémoire et vieillissement : Les mécanismes mnésiques qui ne sont pas affectés par l’âge

Avec l’avancée en âge, des difficultés de mémoire apparaissent. Chez des personnes âgées de plus de 60 ans, on observe souvent que les souvenirs deviennent imprécis lorsqu’il s’agit de se rappeler des détails d’un événement vécu (par exemple, les détails sur le lieu et le moment où l’événement a eu lieu, les caractéristiques perceptives des personnes ou de l’environnement…). Par contre, d’autres aspects de la mémoire ne sont pas affectés par l’âge, tels que les formes les plus automatiques de la mémoire, comme le sentiment de familiarité (c’est-à-dire le sentiment d’avoir déjà vu quelque chose auparavant). Le sentiment de familiarité repose sur une opération mentale intuitive selon laquelle la facilité avec laquelle on traite une information est interprétée comme le signe qu’on a déjà rencontré cette information auparavant. Cette opération a été nommée heuristique de fluence. Une manière de réduire les différences liées à l’âge en mémoire peut être de faciliter l’utilisation efficace du sentiment de familiarité. Nous avons ainsi expérimentalement manipulé les conditions d’une tâche de mémoire pour que l’heuristique de fluence soit particulièrement pertinente pour identifier ce qui a déjà été vu précédemment. Dans ces conditions, le sentiment de familiarité était fiable et saillant. Les résultats de cette recherche ont montré que favoriser l’utilisation des formes de mémoire automatiques, non affectées par l’âge, permet à des personnes âgées de réussir des tâches mnésiques aussi bien que des personnes plus jeunes.

S. Genon (Forschungszentrum Jülich, Allemagne) : Métacognition lors de la récupération en mémoire chez les patients Alzheimer

La récupération en mémoire épisodique est altérée dès les premiers stades de la maladie d’Alzheimer (MA). Différents processus métacognitifs interagissent avec les processus de cette fonction, ces processus étant nourris par le contenu de la récupération et guidant en retour les processus de récupération. Les modifications de ces processus métacognitifs restent relativement mal comprises dans la pathologie MA. Plusieurs études convergent à montrer que le processus métacognitif précédant la reconnaissance, prenant la forme d’un jugement de savoir, est biaisé chez les patients MA. Néanmoins, nos études suggèrent que les caractéristiques de la tâche pourraient influencer la direction du biais. En ce qui concerne le jugement post-récupération, c’est-à-dire le jugement de confiance, les études divergent encore davantage puisque certaines études révèlent un jugement exact de leur réponse chez les patients MA, alors que d’autres suggèrent que les patients présentent un sentiment de confiance pour des réponses erronées. L’ensemble de ces données suggèrent que les processus métacognitifs opérant lors de la récupération en mémoire sont perturbés chez les patients MA et que les caractéristiques externes (les paramètres de la tâche) pourraient influencer l’exactitude et la direction des jugements des patients.

M. Geurten (ULg) : La métacognition chez l’enfant: un terrain de chasse pour comprendre la performance mnésique

Un des facteurs essentiels qui semble être impliqué dans l’amélioration de la performance en mémoire épisodique au cours de l’enfance est la métacognition. Généralement, les auteurs considèrent que les habiletés métacognitives émergent relativement tard au cours du développement de l’enfant, raison pour laquelle elles ne sont pas supposées influencer la performance mnésique avant l’âge de 7 ou 8 ans. Pourtant, des études récentes ont montré que les enfants possédaient déjà certaines compétences basiques leur permettant d’évaluer et réguler leur performance mnésique dès l’âge de 4 ans. Nous exposerons ici les résultats de plusieurs recherches montrant le développement précoce des habilités métacognitives. Concrètement, nous présenterons les données récentes indiquant que les enfants sont capables d’utiliser de manière automatique certains indices basés sur le résultat de leur introspection (monitoring métacognitif) pour guider la prise de décision mnésique lors d’épreuves de reconnaissance. Enfin, nous nous pencherons sur certains résultats suggérant que des changements dans la façon dont les enfants utilisent les heuristiques métacognitives peuvent expliquer certaines améliorations de la performance en mémoire épisodique qui sont généralement observées tout au long de l’enfance.

C. Souchay (Université Grenoble Alpes, France) : La métamémoire à travers les âges

L’objectif de cette présentation sera d’aborder la problématique des changements qui s’opèrent sur le fonctionnement de la métamémoire à travers les âges de la vie. Une première étude (Bertrand et al, 2016) montrera comment la précision des prédictions de l’empan mnésique se développe chez l’enfant, pour se stabiliser à l’adolescence puis rester précise chez la personne âgée et ce malgré une diminution de l’empan. Ce dernier résultat permettra d’aborder la question des liens entre performance mnésique et précision métamnésique. En d’autres termes, un changement ou déclin de performance mnésique accompagne-t-il nécessairement une imprécision des jugements métamnésiques? Pour aborder cette question, les résultats de quatre études, abordées dans le contexte du vieillissement normal, permettront de faire des suggestions quant aux indices mnésiques qui contribuent à la performance métamnésique. Ainsi, cette présentation montrera comment le fractionnement de la métamémoire et les changements métamnésiques observés à travers les âges de la vie ont à leur tour permis l’évolution des modèles de métamémoire.