[fontawesome icon= »fa-clock-o » circle= »no » size= »25x » iconcolor= » » circlecolor= » » circlebordercolor= » » rotate= » » spin= »no » animation_type= »0″ animation_direction= »down » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » alignment= »left » class= » » id= » »]Vendredi 19 mai, 14h10-15h30
A. Ernst, ULg : Le raisonnement autobiographique sur les événements passés et futurs
Il est aujourd’hui bien établi que notre identité personnelle est étroitement liée à nos souvenirs autobiographiques et nos pensées futures. Bien que les mécanismes à l’origine de ces liens restent relativement méconnus, le raisonnement autobiographique semble jouer un rôle majeur dans la création de notre histoire personnelle, en permettant notamment de rattacher et d’intégrer nos événements de vie à notre identité. Néanmoins, une question centrale concerne les similitudes et les différences au sein du raisonnement autobiographique lorsque celui-ci est appliqué à des événements personnels passés et futurs. Au cours de cette présentation, nous aborderons donc cette question à la lumière de données récentes offrant une vue comparative du raisonnement autobiographique sur les événements passés et futurs personnels, en termes de contenu narratif et de rôles fonctionnels.
S. Brédart, ULg : Autoréférence et mémoire des personnes
L’exposé présente un ensemble de recherches indiquant qu’il existe un biais d’autoréférence dans la mémoire des personnes. Plus précisément dans une tâche fluence verbale consistant à rappeler le plus grand nombre possible de personnes portant un prénom donné, les participants rappellent plus de personnes portant leur propre prénom qu’un autre participant apparié. Par exemple, si Marie et Sarah sont appariés, Marie rappellera en moyenne plus de « Marie » et moins de « Sarah » que Sarah et inversement. Ce résultat apparaît que les personnes appariées soient de simples collègues, ou des personnes plus proches comme des partenaires romantiques. En outre, ce résultat se maintient si une tâche interférente est réalisée pendant le rappel. Cet effet d’autoréférence implique une tâche facile à comprendre, n’exigeant pas de processus élaborés, qui pourrait être utile pour évaluer la présence d’un biais d’autoréférence résiduel chez les personnes ne montrant plus les effets d’autoréférence classiques.
V. Vanootighem, ULg : Les souvenirs auxquels on ne croit plus (nonbelieved memories)
Ces dernières années, plusieurs études ont démontré l’existence de « souvenirs » auxquels on ne croit plus (nonbelieved memories, NBMs). Typiquement, un NBM est une représentation vivace et précise d’un évènement que le participant a cru avoir vécu pendant un certain temps mais auquel il a un jour cessé de croire, et ce pour différentes raisons possibles (p.ex., feedback social, plausibilité de l’évènement). Dans la littérature, on constate qu’il ne s’agit pas d’un phénomène rare puisqu’il concernerait environ 20 pourcents des personnes interrogées. Aussi, quel que soit l’âge des participants, les travaux antérieurs montrent que ce type de souvenirs concernait surtout des évènements vécus durant l’enfance. Afin d’évaluer si les NMBs sont réellement spécifiques à l’enfance, nous présenterons les résultats d’une récente étude au cours de laquelle nous avons examiné l’influence de l’exemple donné dans la consigne sur l’incidence des NBMs et l’âge auquel les évènements associés ont été vécus.
H. Dehon, ULg : Emotion, faux souvenirs et recollection illusoire
De nombreuses études ont démontré que la nature émotionnelle d’un évènement améliore habituellement sa mémorisation et sa rétention. L’objectif de cette recherche était d’examiner dans quelle mesure le caractère émotionnel d’informations à mémoriser pouvait influencer la performance d’individus dans une tâche d’induction de faux souvenirs en laboratoire. Pour ce faire, 108 adultes ont mémorisé des listes d’associés sémantiques (tous positifs, tous négatifs, ou tous neutres) convergeant vers un mot-cible qui n’était jamais présenté (i.e., mariage, guerre ou informatique) en vue d’un test de reconnaissance ultérieur. Certains participants devaient également soit attribuer un degré de certitude à leurs réponses (groupe 1), soit un jugement de recollection ou de familiarité (groupe 2), soit évaluer les détails accompagnant leurs souvenirs à l’aide d’un questionnaire (groupe 3). Quel que soit le groupe, la valence émotionnelle n’avait pas d’incidence sur la reconnaissance des mots réellement présentés ni sur les degrés de certitude et autres mesures de recollection subjective. Par contre, les taux de fausses reconnaissances des mots-cibles pour les listes positives et négatives étaient semblables, mais supérieurs à ceux des listes neutres. De plus, à l’exception de la mesure de certitude qui ne variait pas selon le type de liste, les mesures de recollection subjective étaient systématiquement plus importantes pour les fausses reconnaissances des mots-cibles induites par les listes d’associés négatifs que par les listes neutres et positives. Ces données soutiennent l’idée que les faux souvenirs sont le produit d’un fonctionnement mnésique normal et qu’ils pourraient avoir une valeur adaptative pour l’être humain.