Une série de grandes conférences sera organisée avec la Clinique Psychologique et Logopédique de l’Université de Liège (CPLU).
À partir de février 2017, des chercheurs en logopédie, pédagogie et psychologie apporteront leur éclairage sur de grandes questions concernant l’être humain, ses troubles, ses interactions avec la société et l’éducation.
Ces conférences se dérouleront de 18h30 à 20h aux amphis Espace ULg-Opéra (galerie Opéra, place République Française, Liège).
L’entrée aux conférences est gratuite. [/tagline_box][fusion_text]
Public cible
Toutes personnes désireuses d’écouter et d’interpeller des scientifiques liégeois ou anciens liégeois.Programme
La voix dans tous ses états
La rationalité limitée de nos choix alimentaires
Aborder autrement les défis liés au vieillissement cérébral
Sommes-nous tous des toxicomanes ?
PISA expliqué à tous : pistes pour améliorer l’enseignement en Belgique francophone
La radicalisation violente des jeunes – A la recherche de sens ?
La voix dans tous ses états
2 février 2017 – 18h30-20h – Galerie Opéra
Dominique Morsomme est professeur à la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education. Suite à un parcours musical de plus de 20 ans en académie (discipline flûte traversière, chant et art lyrique), Dominique Morsomme a la particularité d’avoir pu allier passion et profession. En effet, elle a longtemps suivi en consultation des patients souffrants de troubles de la voix parlée mais également de la voix chantée. Fait unique en Belgique, elle a créé un cours dédié aux personnes dysodiques (troubles de la voix chantée). Une spécialisation bien connue maintenant des ténors et sopranes, mais aussi des professionnels du rock er de la variété française.
La voix occupe une place prépondérante dans notre vie. Elle fait partie de notre identité. Sur un simple « allo », nous identifions aisément son propriétaire, plus encore nous sommes capables de détecter son humeur. Si elle s’enraye, elle perturbe non seulement notre capacité à communiquer, mais elle influence également la perception que l’auditeur a de nous. Elle fait l’objet de recherche au carrefour de domaines aussi variés que la médecine, la psychologie, la logopédie et la pédagogie. Nous débuterons cette conférence par voyager dans le monde de la voix via différents échantillons vocaux provenant des 4 coins du monde. Cette expérience auditive nous permettra de prendre conscience des nombreuses capacités de notre système vocale. Ensuite, nous tâcherons de comprendre son fonctionnement et ses caractéristiques. Nous discuterons des professionnels de la voix, ceux que vous croisez tous les jours, les enseignants, les orateurs, les présentateurs. Nous parlerons de la charge vocale et de ce qu’implique un métier à voix. Le concept de dysphonie, trouble de la voix parlée, sera abordé et nous verrons comment la médecine et la logopédie peuvent répondre aux plaintes de patients dysphoniques. Nous terminerons cet exposé par des extraits de films de rééducation afin que vous compreniez mieux en quoi consiste une rééducation vocale. Nous espérons ainsi rendre à la voix la place qu’elle mérite dans notre système social et humain.
La rationalité limitée de nos choix alimentaires
23 février 2017 – 18h30-20h – Galerie Opéra
Ancien étudiant de l’Université de Liège et Chercheur Qualifié au FNRS, Olivier Corneille est actuellement Professeur à l’Université catholique de Louvain et membre du Centre pour l’Étude du Comportement Social. Ses recherches portent sur le rôle de variables psychologiques dans le développement des préférences et le traitement de stimuli sociaux, notamment les visages. Olivier Corneille est également « fellow » de la prestigieuse Society for Experimental Social Psychology et a été éditeur associé pour les revues Social Cognition et Social Psychological and Personality Science.
Le prise de poids observée au niveau mondial suscite divers problèmes de santé, et implique des coûts économiques importants. Le contexte obésigène de notre consommation alimentaire est partiellement responsable de cette évolution. Notre présentation s’attachera à considérer la consommation alimentaire sous l’angle de notre rationalité limitée. Nous verrons comment divers biais de perception, de jugement et de raisonnement contaminent nos choix alimentaires, et conduisent progressivement à une prise de poids. Nous verrons également que des modifications simples opérées dans notre environnement de consommation peuvent nous aider mieux réguler notre alimentation.
Aborder autrement les défis liés au vieillissement cérébral
16 mars 2017 – 18h30-20h – Galerie Opéra
Martial Van der Linden est professeur de psychologie clinique à l’Université de Genève et professeur honoraire à l’Université de Liège. Ses recherches visent à mieux comprendre les difficultés psychologiques des personnes présentant des symptômes psychopathologique, ainsi que des personnes avec des lésions cérébrales. Une partie de ses travaux est consacrée aux effets du vieillissement dans la vie quotidienne, et ce, dans une perspective plurifactorielle et intégrative.
L’approche médicale dominante interprète les difficultés cognitives (de mémoire, d’attention, de langage) pouvant apparaître et s’aggraver progressivement chez certaines personnes âgées comme étant la conséquence de maladies (p. ex., la maladie d’Alzheimer) ayant une cause neurobiologique précise, contre laquelle il faut chercher un traitement pharmacologique. Face aux échecs répétés de cette approche, des chercheurs et cliniciens, de plus en plus nombreux, défendent une autre approche prenant réellement en compte la multiplicité des facteurs (biologiques, médicaux, psychologiques, en lien avec le style de vie, sociaux, culturels, environnementaux) qui influent sur le vieillissement cérébral et cognitif et ce, tout au long de la vie. Ce changement d’approche devrait conduire à mettre davantage l’accent sur la prévention et les interventions psychosociales dans le but d’optimiser le fonctionnement des personnes âgées dans leur vie quotidienne et d’accroître leur qualité de vie, leur bien-être et leur insertion sociale.
Sommes-nous tous des toxicomanes ?
30 mars 2017 – 18h30-20h – Galerie Opéra
Étienne Quertemont est Professeur ordinaire à l’Université de Liège. Il est Doyen de la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation et dirige le service de Psychologie Quantitative. Il enseigne les statistiques dans la faculté de psychologie et l’école de criminologie, ainsi que la psychobiologie des toxicomanies. Depuis une bonne quinzaine d’années, il étudie les propriétés psychotropes et motivationnelles des drogues et en particulier de l’alcool.
Alcool, tabac, caféine, médicaments psychotropes, ecstasy, marijuana, amphétamines… Les drogues à potentiel toxicomanogène font partie intégrante de notre vie quotidienne au point qu’il est difficile d’imaginer une société sans drogue. Malheureusement, tout le monde n’est pas égal face aux effets de la consommation de drogue. Une minorité d’usagers, pour des raisons diverses, développe une dépendance que l’on qualifie également de syndrome d’addiction. Ce syndrome se définit par une hypermotivation pathologique pour la drogue. Les théories scientifiques contemporaines permettent de mieux comprendre les mécanismes par lesquels certains individus développent progressivement une dépendance potentiellement fatale envers une drogue. Ces théories visent plusieurs objectifs : identifier qui est dépendant ou à risque de développer une dépendance et mettre en place des outils utiles au traitement des patients toxicomanes.
PISA expliqué à tous : pistes pour améliorer l’enseignement en Belgique francophone
27 avril 2017 – 18h30-20h – Galerie Opéra
Dominique Lafontaine est Professeure ordinaire à l’Université de Liège. Elle est également Présidente du Département des Sciences de l’Éducation (DSE) et Présidente de l’Unité de recherche Évaluation et qualité de l’enseignement/Évaluation and quality of education (EQUALE). Enfin, elle est Directrice du Service d’Analyse des Systèmes et des Pratiques d’Enseignement (aSPe). Elle est surtout connue du grand public comme responsable belge francophone du programme PISA (Programme International de Suivi des Acquis des élèves de 15 ans en lecture, en mathématique et en sciences). Au niveau international, elle est également membre du groupe des experts en lecture pour PISA – depuis PISA 2000.
Depuis l’an 2000, les résultats de l’enquête PISA font régulièrement la une des journaux, qui n’en retiennent généralement que le côté le plus spectaculaire : le classement des pays. Mais nous pouvons apprendre bien davantage des données de l’enquête PISA: comment les acquis des élèves de 15 ans en Fédération Wallonie-Bruxelles ont-ils évolué au cours des quinze dernières années, à quelles politiques éducatives les éventuels progrès peuvent-ils être attribués, comment peut-on s’inspirer de l’expérience d’autres systèmes éducatifs pour améliorer la qualité de notre système d’enseignement et réduire les inégalités liées à l’origine socioculturelle des élèves ?
La radicalisation violente des jeunes – A la recherche de sens ?
11 mai 2017 – 18h30-20h – Galerie Opéra
Chargée de cours à l’Université de Liège, Fabienne Glowacz enseigne à la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation, et à la Faculté de Droit, de Science Politique et de Criminologie. Elle dirige également le service de psychologie clinique de la délinquance, des inadaptations sociales et des processus d’insertion. Elle préside l’Unité de Recherche ARCh (Adaptation Résilience et Changement). Enfin, elle est psychothérapeute et expert près les Cours et Tribunaux.
La radicalisation menant à la violence est devenue une préoccupation internationale qui suscite à la fois questions et angoisses chez les jeunes, les parents ainsi que les professionnels. Ces dernières années ont vu un certain nombre de personnes se radicaliser et partir vers des zones de combat pour s’engager dans le djihad. Compte tenu de la proportion par rapport à la population, la Belgique est située comme un des pays de l’Union Européenne le plus touché, et ce sont des individus de jeune âge qui empruntent le chemin de l’extrémisme violent (l’âge moyen se situerait entre 18 et 29 ans). Si les trajectoires de radicalisation sont multiples, toutes posent la question du sens de l’engagement d’un jeune homme, d’une jeune femme dans cette voie qui serait elle-même sous-tendue par une quête de sens. C’est à partir des savoirs et des recherches en psychologie (sociale, criminologique, sociocognitive et clinique) que nous tenterons de décoder les processus en jeu lors de la radicalisation d’un individu et de dégager les axes de prévention et d’interventions psychosociales à promouvoir.