[fontawesome icon= »fa-clock-o » circle= »no » size= »25x » iconcolor= » » circlecolor= » » circlebordercolor= » » rotate= » » spin= »no » animation_type= »0″ animation_direction= »down » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » alignment= »left » class= » » id= » »]Vendredi 19 mai, 9h50-11h10

F. Glowacz & E. Schmits (ULg) : « Santé mentale » des étudiants en première année universitaire : du risque à la résilience

Les étudiants de première année universitaire sont soumis à un stress important : l’entrée à l’université met en jeu une série de changements touchant les différents domaines de la vie étudiante et impose des défis d’apprentissages : de savoir (la matière elle-même et le rapport au savoir attendu de l’étudiant gagnant en complexité et en amplitude et de nouveaux repères et liens sociaux. Des études ont constaté des scores élevés de détresse émotionnelle chez les étudiants par rapport aux populations non étudiantes, et de symptômes dépressifs depuis leur entrée à l’université. Cependant peu d’étudiants demandent de l’aide et reçoivent un traitement et nombreux sont ceux qui ont tendance à ne pas percevoir un besoin d’aide. Nous avons mené une enquête en ligne ciblant les étudiants de première année de l’ULg, plusieurs dimensions de la santé mentale ont été évaluées sur base d’échelles d’auto-évaluation (Beck Depression Inventory Short Form – BDI-SF ; Liebowitz Social Anxiety Scale – LSAS, – Symptom Check-List de Dérogatis – SCL-90R). Nous nous sommes également intéressés à la résilience des étudiants et aux facteurs la soutenant, la résilience pouvant être considérée comme le maintien d’une santé mentale «suffisamment bonne » dans ce contexte de transition à l’enseignement supérieur. Les premiers résultats de l’enquête seront présentés à partir de modélisations de résilience ouvrant des pistes de prévention et d’action en vue d’accroître le sentiment de bien-être des étudiants et d’améliorer leur santé mentale, tout en soutenant leur cheminement scolaire.

C. Gavray (ULg) : L’éducation inclusive en milieu scolaire comme facteur de changement et de résilience individuelle et collective

Certaines écoles sont confrontées de plein fouet à une diversification croissante des origines nationales des élèves qu’elles accueillent dans des quartiers précarisés et stigmatisés. Ces enfants et adolescents sont pour la plupart confrontés à des conditions de vie difficiles, voire à de réelles souffrances. Ils ne peuvent de ce fait ni répondre favorablement à l’offre scolaire classique qui leur est faite ni se développer de manière harmonieuse et favorable pour l’avenir. Le climat social et d’école s’en ressent inévitablement. Certaines directions et équipes enseignantes ne se contentent pas de tirer la sonnette d’alarme. Elles affirment n’avoir plus d’autre choix que de se donner les moyens de ‘faire école’ autrement. Elles agissent sur le terrain dans une vision transformatrice et réparatrice qui, selon eux, doit bénéficier à tous les acteurs de l’école et à ce qu’ils sont et font ensemble. Un point commun à ces initiatives est l’adhésion à la philosophie d’une école inclusive. Mais les outils et projets mobilisés pour agir dans ce sens peuvent différer. Ainsi, certaines écoles sont-elles déjà passées à l’action, jonglant avec la structure de l’enseignement, les programmes et les règlements, également le plus souvent avec différentes sources de financements non pérennes. En tant qu’accompagnatrice de projets de ce type dans le cadre du programme ‘Ecole de l’Espoir’ soutenu par la Fondation Reine Paola depuis 12 ans, nous discuterons sur ce qui fonctionne, des conditions de ces réussites et du contexte favorable à l’extension de ce type de pédagogie.

C. Dupont, F. Georges, M. Jacquet, & M. Poumay (ULg) : Les liens formation/résilience : illustration à travers la conception et l’évaluation d’un Master visant le soutien à la résilience territoriale assistée

La résilience connait aujourd’hui un certain écho dans de multiples domaines, en ce compris celui de la formation. Les recherches qui y sont menées à propos notamment de la résilience éducationnelle ont pour objectifs de comprendre, anticiper et assister au mieux les élèves, étudiants ou stagiaires en difficulté. Leurs résultats rejoignent ceux observés dans de nombreuses recherches centrées sur les leviers susceptibles de soutenir l’apprentissage. Certaines formes de résilience constituent l’objet même de programmes de formation. Ces derniers sont construits par des spécialistes du domaine, accompagnés par des experts en éducation. C’est ce type d’action que nous illustrerons à travers l’évaluation d’un master en développement territorial durable, né du double constat de pénurie d’emploi pour les jeunes agronomes tunisiens et du besoin de renforcer la résilience des territoires. Nous y questionnerons les éléments qui soutiennent effectivement la résilience territoriale et ceux qui devraient y être renforcés. Nous observerons les compétences développées au fil du cursus, ceci à travers trois éléments que sont les plans de cours, une activité d’analyse de cas et la production des travaux de fin d’études (TFE).

A. Blavier & A.S. Nyssen, ULg : Le rôle des erreurs humaines dans l’apprentissage : Quand les processus de résilience organisationnelle renforcent la résilience individuelle

Les erreurs médicales provoquent souvent des dommages énormes, pour la victime en premier lieu bien évidemment mais aussi pour le ou les professionnel(s) impliqué(s) dans l’erreur ainsi que pour les institutions hospitalières. Cependant, les erreurs, malgré leurs conséquences souvent dommageables, n’ont pas toujours qu’un rôle négatif, notamment pour les processus d’apprentissage qui peuvent bénéficier de ces événements indésirables. L’objectif de cette communication est d’analyser les types et les conséquences d’erreurs humaines chez des anesthésistes en étudiant l’impact de ces événements sur les processus d’apprentissage. Nous avons récolté 217 incidents/accidents qui se sont produits en anesthésie en milieu hospitalier avec une analyse complète de l’événement, son origine et ses conséquences pour le patient et l’anesthésiste. Nos résultats montrent que les erreurs sont à l’origine de divers ressentiments, de certaines souffrances, voire de troubles chez les anesthésistes. Nous observons ainsi chez l’anesthésiste un sentiment de colère contre soi-même, des troubles de l’appétit et de la perte de plaisir ainsi que des ruminations, des sentiments de culpabilité et des pensées intrusives. Cependant, à côté de ces effets négatifs provoqués par l’erreur, certaines actions, notamment collectives, peuvent être mises en place afin de contrer ces souffrances personnelles, voire même générer des effets bénéfiques en termes d’apprentissage sur le plan aussi bien individuel que collectif. Parmi ces dispositifs, notre étude montre la grande utilité des réunions « Safety » qui permettent une discussion des cas dans un cadre bienveillant. Nous notons l’importance pour les anesthésistes de pouvoir parler de ces événements entre pairs avec pour effet de diminuer les reviviscences et ruminations personnelles, de faire taire les rumeurs, et d’améliorer la qualité des relations entre collègues. Ainsi, la gestion institutionnelle des erreurs humaines dans une perspective constructive et bienveillante est génératrice de résilience en permettant aux médecins d’apprendre de leurs erreurs et d’améliorer leur expertise professionnelle aussi bien sur le plan personnel que collectif au lieu de développer une psychopathologie posttraumatique.